Mots-clés : Politique Économique
16 Mai 1973 • Julien Fabre, Hervé Michaël, Pascal Honoré
L’usage de l’automobile est remise en question dans un ouvrage signé Julien Fabre et Hervé Michel paru au Mercure de France en Mai 1973. Après avoir évoqué tour à tour le poids économique, politique et idéologique de la voiture et les possibilités techniques qui permettraient de vivre dans un monde sans automobile, ils proposent quatre objectifs à court terme que le contrôle populaire pourrait imposer. Ces objectifs pourraient être : l’interdiction du centre des villes aux voitures, la priorité aux transports en commun, un temps de transport compris dans le temps de travail et la nationalisation des entreprises de location de voitures. Pascal Honoré démontre aussi que l’ivresse de la possession d’une voiture est d’autant plus ressentie qu’on se trouve dans une zone défavorisée. La voiture devient une manière d’éviter l’ennui, surtout quand le bricolage de celle-ci devient permanent, elle est aussi un moyen d’élargir sa personnalité sociale. Le pouvoir économique et politique a pourtant tout intérêt à encourager le toujours plus d’automobile et il en sera ainsi jusqu’à ce qu’une autre société transforme les rapports économiques et au-delà, l’environnement du destin humain.
9 Mai 1973 • Jean-François Merle
Dix ans après l’indépendance, l’Algérie se reconstruit et s’est imposée trois défis. Révolution agraire, charte de la gestion socialiste des entreprises et éducation sont les défis d’une orientation socialiste qui se fait sur la base d’une économie dont le décollage semble en bonne voie. La révolution agraire engage l’Algérie dans la création de nouveaux villages coopératifs où les habitants regroupés pourront bénéficier des facilités d’exploitation, d’équipement et de formation. Les bouleversements institutionnels qui affectent l’industrie ne sont pas moins grands que ceux qui changent les structures agraires. A travers les commissions, les représentants des travailleurs sont associés à l’ensemble des problèmes de production et à la gestion courante. L’Algérie doit également assumer le défi de l’alphabétisation de la grande majorité des travailleurs et leur formation dans l’exercice du pouvoir. Toutes ces choix posent d’autant plus de questions, que ces orientations nationales restent l’apanage du Conseil de la Révolution. Des adaptations et ajustements seront nécessaires une fois que l’essor économique sera effectif.
Mots-clés : cogestion, marxisme, Socialisme
Mai-Septembre 1973 • Victor Fay
Le socialisme autogestionnaire rencontre dans les milieux des travailleurs syndiqués et politisés un intérêt de plus en plus net. Ceci s’explique parce que les travailleurs ne veulent plus supporter les conditions de vie qu’on leur impose. Il y a souvent confusion entre les notions d’autogestion et de cogestion. Présents dans les Conseils d’administration, les ouvriers doivent utiliser leur présence pour contrôler la gestion de l’entreprise, la critiquer et la faire connaître aux travailleurs pour dénoncer la duperie de la cogestion, en un mot pour transformer la cogestion en contrôle ouvrier. L’autogestion ouvrière, n’est pas le socialisme, c’est une forme d’organisation sociale qui permet de construire un socialisme dans la liberté, en assurant aux travailleurs la possession et la gestion des moyens de production. Ce n’est pas un but mais un moyen.Publication à la suite de l’article des textes édictés lors de la Révolution d’Octobre.
Mots-clés : Indépendance, Vietnam
25 Avril 1973 • Daniel Lenègre
En Indochine, les masques tombent. Les accords de Paris sont un paravent qui servent à masquer une nouvelle forme d’agression. Les Américains et leurs alliés refusent de reconnaître la victoire des forces populaires et tentent de la saboter par une politique insidieuse de grignotage des acquis des accords de Paris. Le problème des prisonniers politiques n’est pas réglé, le Laos et le Cambodge subissent des bombardements massifs. Au Vietnam, le statu-quo militaire, par le maintien d’une force importante de militaires et conseillers américains oblige à porter la lutte sur le plan politique. Au Cambodge, les forces du FUNK sont maîtresses d’environ 90% du territoire et ce malgré un important effort militaire de la part des américains pour tenter de sauver Lon Nol. La lutte politique, compte tenu des énormes moyens mis à la disposition des gouvernements réactionnaires installés par les Américains, risque d’être longue et meurtrière. C’est pourquoi la mobilisation doit se poursuivre de façon unitaire. Les peuples d’Indochine ont besoin de nous. Leur victoire est aussi celle de tous les peuples du monde.