Mots-clés : Politique Économique, Socialisme
14 Février 1973 • Bernard Jaumont, Daniel Lenègre, Michel Rocard
Le marché commun contre l’Europe c’est l’organisation économique des neuf pays d’Europe pour faciliter la circulation des capitaux, l’activité des entreprises, l’organisation du profit maximum à l’échelle européenne. Tel est le résultat du référendum du 23 avril 1972. La construction de l’Europe issue du traité signé à Rome en 1957, communément appelé « Marché commun » n’est en fait rien de plus qu’une union douanière. Pour qu’une véritable communauté européenne sorte de ce projet, il aurait fallu qu’un même objectif ou du moins un même intérêt unisse ses promoteurs. Or le seul résultat de cette construction est aujourd’hui la recherche du profit dans un système capitaliste globalisé en faveur des multinationales. La rançon de ce système c’est pour les travailleurs l’augmentation de la productivité, l’accélération des cadences, l’accroissement de la mobilité, la concentration de la production, l’entassement dans les banlieues-dortoirs, le sacrifice des équipements collectifs, l’éloignement du lieu de travail. Pourtant, la transition au socialisme paraît difficile si elle ne se réalise pas au niveau de toute l’Europe. Et il est donc urgent de développer la solidarité entre les travailleurs pour qu’il existe une chance de construire une Europe socialiste, c’est-à-dire le contraire d’un Marché commun.
Mots-clés : Indépendance, stratégie politique, Vietnam
31 Janvier 1973 • Yves Pelissier
Les révolutionnaires vietnamiens ont gagné parce qu’ils ont toujours recherché et analysé toutes les faiblesses de l’adversaire. Ils ont eu une stratégie globale basée sur l’évaluation des rapports de forces aussi bien militaires, techniques que politiques. Ils ont su analyser l’impossibilité pour Nixon d’envisager une escalade qui entrainerait le risque d’une guerre mondiale à laquelle les Etats-Unis n’étaient pas préparés. Ils ont compris que les américains avaient une stratégie de destruction plus que de construction. Ho Chi Minh avait l’habitude de dire que « le militaire sans politique est un arbre sans racines ». Forts de leur expérience ils savent que la victoire n’entrainera pas le retrait immédiat des troupes américaines. Ils ont négocié la paix mais la guerre révolutionnaire de tout un peuple pour construire le socialisme dans l’unité du pays ne fait que commencer.
Mots-clés : Indépendance, Répression, Vietnam
31 Janvier 1973 • Daniel Lenègre, Gabrielle Mallet
L’accord de cessez-le feu intervenu au Vietnam est une victoire sur l’impérialisme américain, mais une victoire à construire. En effet, les tenants du capitalisme vont transformer leur tactique et favoriser, par la pénétration économique, l’émergence d’un Vietnam capitaliste. Aujourd’hui l’enjeu est le contrôle du pouvoir à Saigon car Thieu est déterminé à empêcher les Vietnamiens de choisir librement ceux qui les gouverneront. Il intensifie la répression , bloque le fonctionnement des accords en jouant sur les ambiguïtés inhérentes aux textes, il fera tout, également, pour retarder les élections démocratiques en imposant des élections présidentielles. Il dispose d’une force de dissuasion considérable avec les bases américaines en Thaïlande. Envenimer la situation et provoquer une guerre civile est tout à son avantage. Le dernier obstacle à la liberté du peuple vietnamien et à la réunification est bien celui du pouvoir de Thieu, toujours soutenu par les américains. C’est la victoire politique qui reste à construire au travers de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Le PSU sera aux côtés des Vietnamiens, comme avant et même plus qu’avant.
Mots-clés : Socialisme autogestionnaire
24 Janvier 1973 • Emmanuel Caroube
Deux cents participants se sont retrouvés lors de la Rencontre nationale des 20 au 21 Janvier 1973 sur le thème « Autogestion et révolution socialiste » organisée par 4 revues. Ce fut une confrontation positive. Militants politiques ou syndicaux, hommes et femmes engagés dans des combats qui leur paraissent se situer dans la ligne d’un socialisme autogestionnaire, ont travaillé pour que cette rencontre dépasse le strict cadre d’un débat théorique et constitue le point de départ d’une force politique nouvelle. Le colloque s’est efforcé de contribuer à l’élaboration d’un projet pour la construction d’une force révolutionnaire et autogestionnaire. Les débats ont porté sur l’analyse des luttes actuelles dans leur forme et leur contenu. Ils ont porté sur l’entreprise, le pouvoir d’achat et la transformation des rapports sociaux. Trois données fondamentales qui font de l’autogestion l’axe de la transformation sociale. Cette confrontation est une espérance pour les jeunes et les travailleurs. Pour qu’elle ne soit pas déçue, il faut donner tout son sens au mouvement social. Le socialisme autogestionnaire est la voie concrète de la révolution socialiste pour l’émancipation effective des travailleurs pour la construction d’un autre avenir, où la liberté ne sera pas un vain mot.