22ème Congrès : quand le PCF théorise

Mots-clés : Congrès, Parti Communiste, stratégie politique

25 Juin - 1er Juillet 1976 • Maurice Najman

Le 22e  congrès du PCF théorise la politique du Parti pour lever toute contradiction entre le discours orthodoxe et la pratique réformiste du Parti. Parmi les « formules dépassées » figure au premier plan celle de la nécessité de briser l’appareil d’Etat bourgeois comme condition sine qua non de la construction du socialisme. L’interprétation de cette formule par François Hincker, théoricien du Parti, est de porter au pouvoir politique les forces rassemblées autour du Programme commun. Pour le PCF, l’appareil d’Etat bourgeois n’est plus la machine de domination dont la nature, est de perpétuer, organiser, reproduire, les apports sociaux d’exploitation et d’oppression, mais un simple ensemble d’administrations mal gérées. Maurice Najman s’oppose à cette analyse, dénonce l’idée de « violence pacifique » théorisée par Hincker. Ligne nouvelle, abandon des références, contorsion avec la théorie marxiste sont dénoncées par Maurice Najman.

Laval : 6H pour l’autogestion

Mots-clés : Mouvements sociaux, Socialisme autogestionnaire, stratégie syndicale

18-24 Juin 1976

À Laval, « 6H pour l’autogestion » ont été organisées par la Fédération de la Mayenne du PSU  inscrivant cette réflexion dans la perspective des Etats généraux pour l’autogestion socialiste à Paris, les 3 et 4 juillet prochains. Le présent compte-rendu entend remplir une double fonction : d’une part, assurer le lien entre les participants aux « 6 heures », d’autre part élargir le cadre de la réflexion engagée. Devant la faiblesse du mouvement ouvrier, tant dans ses organisations que dans son expression, il convient de tout faire pour favoriser la conscience de classe. La syndicalisation est un passage obligé en tant que démarche collective autour de la question des exploités. La grève comme les luttes ouvrières en sont un moyen. Un débat stratégique de fond sur le mouvement de masse et sur l’articulation entre pouvoir populaire et pouvoir d’Etat est au coeur de la problématique. De nouvelles rencontres pourront être organisées, à Laval ou dans d’autres localités du département, réunissant les militants, organisés ou inorganisés, qui se réclament du projet autogestionnaire.

Mouvement pour une alternative non-violente

Mots-clés : Capitalisme, Socialisme autogestionnaire, stratégie politique

12-18 Juin 1976 • Maurice Debrach

« Révolution : oui, mais comment ? »

Le mouvement pour une alternative non-violente (MAN) créé en 1974 a pour objectif de transformer la société. Ce mouvement qui se présente comme une fédération de groupe locaux n’est pas un nouveau parti politique. Il regroupe dans les faits des militants qui adhèrent à des partis existants ou qui sont sans parti. Ils ont engagé une réflexion politique sur les questions de la violence ou de l’armée. Autour du projet de socialisme autogestionnaire, ils constatent que la société est fondée sur la domination politique et l’exploitation économique des travailleurs par une minorité. Cette domination constitue la violence institutionalisée. Ils affirment ne pas rejeter la violence parce que moralement « mauvaise » mais parce qu’elle est contraire à la construction d’une nouvelle société qui ne peut pas employer les mêmes armes qu’actuellement. Il faut dépasser la violence en comprenant qu’il est nécessaire de rompre avec la domination et l’exploitation et trouver de nouvelles formes d’action, d’organisation, de mobilisation populaire.

Le marxisme, l’Etat et son dépérissement

Mots-clés : Socialisme

12-18 Juin 1976 • Henri Lefebvre, Victor Leduc, Guy Perrin

« Le marxisme, l’Etat et son dépérissement » est le titre d’un interview d’Henri Lefebvre par Victor Leduc autour d’une réflexion sur l’Etat et donc, de la question du pouvoir dans le monde moderne, en s’appuyant sur les textes de Marx. Marx explique le dépérissement de l’Etat à partir de La Commune et rappelle comment la révolution politique brise l’Etat bourgeois et le mène au dépérissement. Henri Lefebvre démontre que l’Etat est gestionnaire de l’ensemble social et qu’à ce titre, il domine la société civile, prend en main l’économie et la croissance mais dispose aussi de l’armée, de la police et dans une large mesure de l’appareil judiciaire. Henri Lefebvre retient comme fil conducteur de l’analyse de l’Etat moderne les deux aspects fondamentaux de l’Etat : la gestion et la violence. L’auteur analyse également la mondialisation de l’Etat dans laquelle ceux-ci se superposent aux autres marchés, c’est-à-dire ceux de la force de travail, des marchandises, des capitaux. Le marché est inter-étatique et porte notamment sur les armes et les armements. En cela il est « terricide ». Enfin il aborde la question de la transition qui est un concept important mais difficile à définir et s’explique sur le mode de production étatique (MPE).

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