Mots-clés : Économie, Politique agricole
Juillet - Août 1974
Les damnés de la terre sont les paysans d’aujourd’hui qui subissent particulièrement la crise économique. Le revenu des paysans baisse très rapidement. Compte tenu de l’augmentation des coûts de production qui se situe à environ 30% depuis un an et de la stagnation ou de la baisse des principaux produits agricoles, on peut estimer que la baisse de leur revenu atteindra 40% en moyenne d’ici quelques années. Pour éviter que les paysans ne soient obligés de quitter leurs terres et ne viennent grossir le nombre de chômeurs, la DPN du PSU a proposé 4 axes de travail. Les travailleurs doivent calculer le prix de revient de leur production pour s’assurer d’un salaire minimum et ne pas se laisser imposer des prix fixés par le gouvernement. Le sol agricole est l’outil de travail des paysans, il est donc nécessaire de lutter contre la spéculation foncière et de payer au juste prix, contrôlé par les paysans eux-mêmes, la terre. L’action syndicale doit animer les débats et les luttes pour casser la mentalité de l’entreprise individuelle au profit d’une lutte collective en lien avec les luttes ouvrières. Enfin il faut élargir le débat politique à tous les militants anti-capitalistes.
Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique
Juillet - Août 1974 • Jean Naurois
Lip 73… Usinor 74… en un an les luttes sociales se multiplient. Quatre terrains d’affrontement ont caractérisé ces luttes ouvrières : revendications salariales contre les effets de l’inflation galopante et de l’augmentation des produits alimentaires, des loyers, des services et de la T.V.A., défense de l’emploi face aux fermetures ou regroupement d’unité de production, luttes pour les conditions de travail et de sécurité devant le nombre croissant d’accidents mortels du travail, et enfin lutte contre la répression patronale vis à vis des travailleurs immigrés, des femmes et des syndicalistes. Partout en France, de Lip aux Tanneries françaises Réunies en passant par Renault, Trigano, les Houillères de Loraine, le front de lutte s’élargit. Les licenciements sont très nombreux tant dans le textile, l’habillement, les cuirs et la métallurgie. le climat social de luttes n’épargnent pas les banques, la Bourse ou encore l’ORTF. Fourcade, Ministre de l’Économie et des Finances avoue lui-même que la situation est plus grave qu’il ne le pensait. Le socialisme autogestionnaire doit formuler en termes politiques et en terme de programmes d’actions, les exigences qui émanent de ces luttes.
Mots-clés : audiovisuel, Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique, presse
15 Juin - 3 Juillet 1974 • Jacques Buthiers, Robert Chapuis, Françoise Claire
Toutes les catégories de travailleurs de l’ORTF dénoncent les conditions de travail, les salaires et les moyens de production incompréhensibles. Pourtant la grève à l’ORTF n’est pas comprise du public car cette structure n’est pas lisible dans son fonctionnement et la réforme en cours n’est que difficilement compréhensible. En faisant éclater l’O.R.T.F. en sept sociétés nationales, le gouvernement conserve les apparences des monopoles et du service public, mais en réalité, il change la nature et le contenu. Le monopole sert seulement à fournir le soubassement public au libre jeu des intérêts privés, dans la production comme dans la diffusion. Le service public laisse place à la concurrence entre des entreprises indépendantes de radio ou de télévision qui chercheront à développer leur financement propre, à partir de la publicité et des contrats qu’ils pourront obtenir. La Première et deuxième chaîne de télévision se développeront sur cette base et rien n’interdira — et c’est pourquoi il y faut une loi — que de nouvelles sociétés apparaissent pour une 4ème ou une 5ème chaîne, mettant fin ainsi au monopole, déjà singulièrement amoindri par le système des périphériques. Le gouvernement et les intérêts privés ont conclu un mariage de cœur et de raison : il leur faut désormais gérer leur patrimoine commun. La Direction Politique Nationale du PSU demande une réflexion pour organiser une politique démocratique de l’audiovisuel dans son ensemble.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Répression
29 juin - 5 Juillet 1974 • Philippe Marielle, A.G (Clermont-Ferrand), J.M.Duclos
Le ras-le-bol dans les casernes s’expriment. Aujourd’hui l’armée essuie le feu roulant des critiques. Les objecteurs de conscience contestent le « service civil », les insoumis déclarent que leur décision est un geste délibérément politique et ne craignent pas d’accumuler les brimades les plus dures et les années de prisons. Les appelés arrivent à faire parler d’eux, hors des casernes, et créent des comités de soldats, signent des cahiers de revendications. Au 24ème régiment d’infanterie de marine (RIMA) à Perpignan, de nombreuses brimades au cours des exercices ont été dénoncées. A l’initiative du Comité de Défense des Appelés et avec l’appui de diverses organisations locales (dont la fédération du PSU) des témoignages révèlent un climat scandaleux à l’intérieur de la caserne que les appelés sont de moins en moins disposés à supporter à Perpignan comme ailleurs.