22ème Congrès du PCF, la ligne passe mal

Mots-clés : Élections municipales, Socialisme autogestionnaire, stratégie politique

5-11 Juin 1976 • Léo Goldberg

Au  22ème Congrès du PCF la nouvelle ligne établie par Georges Marchais passe mal. La tonalité chauvine de certaines interventions des dirigeants du PCF, la chasse frénétique aux voix de la petite bourgeoisie, la défense de la petite propriété (lors du débat sur la taxation des plus-values), la surenchère nationaliste et la main un peu trop tendue aux gaullistes, inquiètent bon nombre de militants communistes. D’autre part, l’abandon de la dictature du prolétariat comme le conflit larvé avec le PC de l’URSS posent des problèmes aux cadres les plus anciens. Nombre de militants communistes ressentent déjà comme un échec le refus du PS et du MRG de conclure un accord national pour les municipales, et comprennent que le grignotage des positions électorales du PCF se poursuit. Face aux contradictions internes du PCF les révolutionnaires, les militants favorables à l’autogestion socialiste peuvent se saisir de cette situation pour l’infléchir, en rappelant aux militants communistes que seul un puissant mouvement de masse sur des objectifs anticapitalistes dans l’unité d’action peut garantir aux travailleurs que leurs espérances ne seront pas trahies.

Technique et liberté

Mots-clés : Capitalisme, lien social, Politique industrielle

28 Mai - 4 Juin 1976 • Pierre Samuel

Technique et liberté ne cohabitent pas toujours aussi bien qu’il pourrait y paraître. Les découvertes de l’agriculture, de l’élevage, du feu, etc., et les captations de diverses sources d’énergie semblent avoir libéré les hommes — ou au moins, une partie d’entre eux — de la faim, du froid et de quelques maladies ou calamités. La gauche a donc eu confiance en la technique. Or, on s’aperçoit de plus en plus de l’existence de techniques aliénantes et créatrices de nouvelles contraintes. Il faut se rendre compte qu’une technique n‘est pas neutre lorsque son emploi implique une organisation sociale d’un type déterminé. La révolution verte, l’informatisation, l’élimination des déchets… entraînent des organisations qui modifient la production vers la dépendance ou l’abrutissement et crée de graves situations d’endettement, de surproduction ou de destruction des stocks. Il serait vain de compter changer les rapports de production sans changer en même temps le mode de production.

Le Mas, mouvement d’action syndicale

Mots-clés : Enseignement - Réforme, Mouvements Etudiants, Socialisme autogestionnaire, stratégie syndicale

28 Mai 1976 • Interview d'Yves Colmou par Stephan Lylan

Le MAS, Mouvement d’action syndicale-Luttes étudiantes est apparu lors de la lutte contre la réforme du deuxième cycle universitaire. Yves Colmou, un de ses secrétaires nationaux présente ici ce mouvement qui remplace le MARC. Faisant valoir que plus de 60% des étudiants sont salariés et qu’un étudiant sur deux sort de la fac sans diplôme, il semble nécessaire au combat syndical de faire la jonction entre les travailleurs et les étudiants. La concrétisation de cette démarche  consiste à élaborer des revendications communes pour mener des luttes communes. Des points d’achoppement avec l’UNEF ont eu lieu au cours de la grève sur les moyens à mettre en oeuvre pour la défense des étudiants. Le MAS rappelle que sa stratégie est de transformer la condition étudiante par la remise en cause de tout le système d’éducation actuel. Le MAS lutte dans la perspective du socialisme autogestionnaire et ne souhaite pas remplacer le pouvoir d’une classe par celui d’une bureaucratie. Seule la prise en charge collective par tous des problèmes de formation est une alternative crédible au système actuel.

Plan d’Alice Saunier-Seité, secrétaire d’Etat aux universités

Mots-clés : Enseignement - Réforme, Mouvements Etudiants, sélection, stratégie syndicale, Université

28 Mai 1976 • Joël Roman, Geneviève Petiot

« Etudiants, travailleurs, même combat » – 2ème Cycle : histoire d’une lutte »

Le Plan d’Alice Saunier-Seité, secrétaire d’Etat aux universités introduisait une réforme générale du 2ème cycle universitaire en créant de nouvelles filières, imposait une nouvelle sélection après le premier cycle (DEUG) qui ne permettait pas de s’inscrire automatiquement en maîtrise. Ce projet est interprété par les étudiants comme une tentative de professionnalisation l’université. Ce projet déclenche une grève qui va durer trois mois, de mars à mai. Ce projet est finalement abandonné mais les étudiants ont dû se battre pour ne pas être sanctionnés pour fait de grève par le biais des examens. Dans le premier texte présenté ici de nombreux étudiants posent pour la première fois le problème des examens comme un objectif de lutte. Le deuxième texte rappelle les orientations et analyses différentes du SGEN et du SNESup face à ce projet de loi. Le SGEN réclame la garantie de l’emploi et la titularisation des auxiliaires et vacataires de l’enseignement supérieur dont la liquidation était programmée par l’arrêté et les circulaires d’application.

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