Mots-clés : Aménagement du territoire, Économie
3-8 Février 1975 • Fabrice Clément
Vu de Calais, l’arrêt des travaux du tunnel sous la Manche n’arrache pas des larmes. La Chambre de Commerce de Calais, une des plus riches de France, pourra continuer à s’enrichir grâce aux taxes perçues sur les transits et du côté des travailleurs on note une certaine indifférence. Le tunnel, c’était la politique des grands travaux qui permettait de repousser un aménagement du territoire attendu. Calais c’est 75 000 habitants avec 3 200 demandeurs d’emplois et autant d’habitants qui doivent chaque jour aller travailler à Dunkerque et où chaque mois est marqué par la fermeture d’une nouvelle entreprise. C’est une ville sous-équipée dans tous les domaines. Le tunnel n’aurait rien changé car il aurait servi quelques grands intérêts privés sans rien apporter aux agriculteurs qui ont largement souffert des travaux préparatoires et n’aurait amené aucun moyen de redressement économique. Le recul de la construction du tunnel signifie pour les calaisiens le développement d’une politique industrielle et portuaire au profit de Dunkerque, sans que rien ne soit mis en place pour sauver les entreprises locales aujourd’hui à l’agonie.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique énergétique
3-8 Février 1975 • Section PSU de Royan
« Des asperges…au nucléaire »
En décembre 1973, le préfet de la Gironde annonce l’installation d’une centrale à Braud et Saint Louis, petit village de 1041 habitants, sur la rive droite de la Gironde, au nord de Bordeaux et à 70 kilomètres de Royan. Dés juillet 1974, les agriculteurs de la région s’organisent et forment le SYDAM (Syndicat de défense des agriculteurs menacés). Ils mobilisent toute la région contre la politique énergétique du gouvernement. Les élus municipaux des communes environnantes, les paysans et les ostréiculteurs du bassin de Marennes Oléron unissent leurs forces contre le projet. Le maire de Royan, de Lipkowski, ancien ministre UDR du cabinet Messmer dénonce publiquement la politique du fait accompli de l’administration. Le 15 janvier, un arbre de vie est planté à l’endroit des forages par les 3000 opposants venus des quatre coins de la Gironde. Le mouvement populaire qui se développe ne répond pas encore aux questions que se posent les militants du PSU de Royan engagés dans cette action anti-nucléaire. Le passage du social au politique est long et le refus d’accepter ce type de production implique nécessairement la prise du pouvoir par les travailleurs.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique familiale
3 Février 1975 • Geneviève Petiot
Geneviève Petiot, militante femme et membre du Bureau National du PSU invitée à participer en tant qu’experte au travail des commissions mises en place par le Comité National d’Organisation pour l’Année Internationale de la Femme, décline l’invitation de Françoise Giroud, Secrétaire d’Etat à la condition féminine. Pour elle seule la lutte des femmes et non le législateur peut faire avancer la condition féminine. Sa participation à ces commissions serait une approbation de la démarche gouvernementale d’abord au service d’une société basée sur le profit et l’exploitation des femmes. Par leur action, les femmes ne contribuent pas seulement à leur propre libération, mais aussi à l’avènement d’une autre société où les hommes comme les femmes deviennent maîtres de leur destin. Pour elle seule la lutte quotidienne pour la libéralisation de l’avortement, le droit à la maternité volontaire et à l’information sexuelle, le droit à la contraception, le droit à l’emploi pourra permettre aux femmes de développer un autre environnement social, politique et culturel.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Écologie, Mouvements sociaux, Répression
25 Janvier 1975
« Larzac totes los que volon viure al pais »
Au Larzac, les paysans veulent vivre au pays mais l’enquête parcellaire destinée à permettre la vérification de la superficie des parcelles et de leur emplacement sur le cadastre avant l’expropriation a débuté. Après le rejet du recours des « 130 » paysans par le Tribunal Administratif de Toulouse, l’armée a repris des travaux d’aménagement pour montrer qu’elle est déterminée à obtenir l’extension des terres militaires. La « fête des moissons » marque la fin de l’information et de la popularisation du mouvement revendicatif. Une phase plus offensive commence et la construction sans permis de la bergerie de la Blaquière, le labour des terres de non résidents en décembre 1973, puis des terrains militaires cet été, comme l’occupation de Jaça Nova et des Truels signent la « saquatterisation du plateau » pour faire céder l’armée. L’affrontement devient direct. C’est dans le développement des luttes contre la liquidation économique, le chômage et l’exode que se manifeste une solidarité offensive. Une campagne de lutte organisée par le PSU, le PLC et Lutte Occitane est en place pour soutenir les paysans et faire reculer le pouvoir.