Mots-clés : Élections présidentielles, Mouvements sociaux, stratégie syndicale
9 Juin 1974
Quatre questions sont posées à Pierre Héritier, responsable CFDT de la région Rhône-Alpes, membre du bureau national de la confédération, et représentatif de ce qu’on a coutume d’appeler « la gauche syndicale » pour expliquer sa position sur les échéances qui sont celles du mouvement ouvrier après la campagne présidentielle. Pour lui, s’il est difficile de présager de l’avenir, il n’en demeure pas moins que les conditions sociales et politiques sont réunies pour renforcer les luttes sociales déjà fortement engagées avant les élections. Depuis 1968, la seule alternative au régime ne peut être qu’une alternative de gauche. Les luttes sociales – comme l’élection de 1974 – traduisent avec une netteté de plus en plus grande une situation d’affrontement de classe. Cela oblige à une restructuration de la gauche socialiste, seule réponse pour créer les conditions de nouveaux dépassements.
Mots-clés : Élections présidentielles, Politique Économique
18 Mai 1974
Demain, le 19 Mai 1974, si la gauche accède au pouvoir, il lui faudra proposer de nouvelles orientations économiques face à la crise. C’est sur le front économique que la gauche jouera, en grande partie, son avenir. Ces orientations ne prendront tout leur sens — et leur efficacité — que si elles s’appuient sur une puissante mobilisation populaire et une capacité de contrôle suffisante des travailleurs. La lutte contre la spéculation financière est une priorité. Des propositions sont à faire pour relancer l’économie, sans alimenter l’inflation. Il faudra soutenir l’emploi, défendre le pouvoir d’achat, favoriser l’épargne populaire et également, poursuivre la recherche pour assurer au pays une indépendance énergétique et technologique.
Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique
28 mars- 3 avril 1974 • Gilbert Hercet
On assiste actuellement à une volonté accrue du pouvoir de mettre la presse et l’ensemble des moyens d’information à son service. Le projet de réforme de l’O.R.T.F. en est un des exemples. La toute nouvelle « Délégation à l’information » doit devenir une véritable agence de presse gouvernementale. La crise récente de l’Agence France Presse a rappelé la précarité de son indépendance, sa fragilité et sa vulnérabilité aux pressions gouvernementales. Compte tenu de l’importance de cette source d’informations pour les journaux, l’indépendance de l’A.F.P. doit être pourtant un principe absolu. La privatisation des moyens de production des émissions télévisées et de radio et de tous les procédés de télécommunications ajouté au monopole de l’Etat quant à leurs diffusions préparent le lit des privatisations à venir comme cela a été fait pour les autoroutes. C’est pour faire face à cette aggravation de la situation que le PSU entend faire de la lutte pour libérer l’information un thème majeur de la lutte politique. La dernière DPN du PSU a adopté des propositions d’action dans ce secteur névralgique avec un souci de l’unité la plus large.
Mots-clés : Socialisme, stratégie politique, stratégie syndicale
28 Mars - 3 Avril 1974 • Robert Chapuis
Depuis plusieurs semaines un débat entre le PC (Parti Communiste) et le PSU s’est instauré. S’il n’y a pas d’accord stratégique envisageable, il est apparu que pour faire face à la politique réactionnaire du pouvoir les deux organisations ont défini de part et d’autre des objectifs concrets d’action et que des convergences entre elles se manifestent. On peut penser que l’unité d’action offensive, sur une base populaire, a fait de grands pas. Un accord, même limité entre le PCF et le PSU, sur un certain nombre d’objectifs communs contribuerait à une mobilisation populaire, manifesterait une étape nouvelle dans la prise de conscience des masses, enfin, ouvrirait au socialisme une chance de réalisation supplémentaire. Robert Chapuis insiste sur le fait qu’il ne faut pas seulement s’en tenir sur des accords entre partis mais y associer les organisations syndicales qui doivent être parties prenantes de l’unité d’action. A travers ce débat s’ébauche la contre-offensive des forces populaires pour faire face aux échéances sociales et politiques.