Mots-clés : cogestion, Mouvements sociaux, Politique industrielle, Répression
2-8 Novembre 1978
Lip en 1978 expose à l’exposition biennale de la mécanique de précision : micronora. Entre l’exposition de 1976 et celle de 1978 Lip a changé de visage. Les travailleurs de Lip, seuls, ont pris leurs responsabilités pour lutter efficacement contre le chômage. Ils ont créé une Coopérative, déposé un plan de relance, trouvé des financements, démarré les activités de sous-traitance, malgré le blocage du syndic, des pouvoirs publics et contre tous ceux qui n’attendaient que leur chute. A cette exposition, les Lip ont fait la démonstration qu’ils avaient un rôle à jouer dans l’industrie française. Leur stand a connu un réel succès et un intérêt réel qu’ont manifesté 62 nouvelles entreprises françaises, suisses, allemandes, italiennes et danoises. L’entreprise Lip a démontré qu’elle doit vivre.
Mots-clés : front autogestionnaire, presse
26 Octobre-1er Novembre 1978 • Claude-Marie Vardot
Née des prolongements de Mai 1968, la presse parallèle, qui s’est spécialisée dans la contre-information, a du mal à capter ses lecteurs, à s’imposer et à vivre. Les journaux comme Klaperstei 68, le Clampin libéré, la Criée, Fausse Commune, le Journal des Transparents, Anti-Intox, la Cote d’Alerte, le Parapluie ne sont plus que des souvenirs alors que certains ont tiré à plusieurs milliers d’exemplaires. Les raisons sont multiples mais souvent les mêmes : l’arrêt de leur diffusion est conséquente au départ de leurs animateurs ou encore parce que ces journaux ne trouvent pas une assise auprès de leurs lecteurs. L’analyse de Claude-Marie Vardot démontre qu’un certain professionnalisme est nécessaire pour capter le lecteur qui n’est pas habitué à faire un effort de lecture. Par ailleurs, il ajoute que la presse de contre-information ne peut vivre qu’avec un réseau de liaisons qui l’aide à vivre surtout dans les provinces dominées par un seul organe de presse. Le front autogestionnaire devrait ré-inventer la presse de contre-information, sans négliger les obstacles, lui donner une unité en tissant les mailles d’un véritable filet de contre-information avec une résolution collective des difficultés techniques car c’est un outil qui est nécessaire à toute lutte prolongée.
Mots-clés : Capitalisme, Répression, stratégie politique
19-25 0ctobre 1978 • Serge Depaquit
Six mois après le tournant des législatives, les radios libres, locales ou municipales s’imposent comme l’un des enjeux de la résistance populaire à la politique du pouvoir. L’année précédente a été marquée par la multiplication des émissions pirates. A l’époque, les pouvoirs publics ont un peu laissé faire, créant même à Montpellier, une radio giscardienne. Après les élections, l’heure était à la répression. Au-delà des radios municipales, la pression des radios locales indépendantes s’est intensifiée. Dans le contexte de gestion autogestionnaire les radios municipales doivent garantir l’expression de tous les groupes sociaux, de tous ceux qui sont différents ou minoritaires. Cela exclut l’idée de monopole en matière d’information. Les radios libres, en n’élargissant pas leur soutien, tout en conservant leur indépendance, risque aujourd’hui l’échec face à la détermination du pouvoir. Or les radios municipales apparaissent aujourd’hui comme un allié potentiel qu’il semble difficile d’ignorer et avec lequel le pouvoir pourrait avoir à compter en cas d’extension du mouvement. Tel est le débat qui s’ouvrira à Poitiers les 18 et 19 novembre 1978 dans le cadre des rencontres sur l’autogestion.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Répression
12-18 Octobre 1978 • Dominique Rivière
Au Larzac les paysans organisent la riposte et donnent rendez-vous le 28 Octobre pour les labours de la colère sur les terrains convoités par l’armée. Après 7 ans de luttes, les paysans font un bilan positif et affirment que l’armée a dynamisé la région agricole. Depuis 1970 cette région s’est développée malgré les tentatives de destruction : 17 bergeries ont été construites dont trois sur le terrain acquis par l’armée, le troupeau de brebis laitières a augmenté de 6%… La contestation spectaculaire s’étend et les paysans savent qu’ils peuvent compter sur d’autres forces que les leurs. Les ouvriers de Millau sont solidaires et posent le problème fondamental des régions défavorisées. Malgré la tactique de l’étouffement et de la dissuasion engagée par l’armée, le succès des labours qui ont rassemblé 5 000 personnes, augure d’une riposte forte le 28 Octobre prochain.