La colère des peuples d’Indochine qui résistent à la guerre et mettent en échec l’armée américaine est la réponse à l’impérialisme fou, à la politique du « gros bâton », à la force brute, à la puissance financière et technologique mise au service de la guerre pour défendre coûte que coûte l’empire, la métropole et les lointaines colonies. Au travers de son mémorable discours du 30 avril, véritable exposé sur l’impérialisme par un impérialiste, Nixon affirme tirer un trait sur les négociations et opte ouvertement pour la solution militaire. Dans son discours il avoue qu’un lien existe entre les difficultés extérieures et les difficultés intérieures. Il est donc important de montrer que les peuples indochinois ne sont pas isolés et que des forces travaillent contre les « riches » qui les exploitent et les massacrent. L’impérialisme est décidé à aller jusqu’au bout, nous ne devons pas être séparés des travailleurs d’Europe et d’Asie et le discours de Nixon nous permet de comprendre que le combat des uns est celui des autres.

La gauche indochinoise lutte contre l’impérialisme américain. L’Indochine face à l’agression américaine est maintenant engagée dans la voie de la révolution depuis le coup d’état de Phnom-Penh qui a fragilisé la situation en Indochine et dans la péninsule. Le Cambodge devient un enjeu d’importance car les dirigeants de la gauche cambodgienne veulent étouffer immédiatement la nouvelle tentative de l’impérialisme de mettre en place un régime fantoche (Lon Nol) et refusent toute conférence internationale qui accorderait une légitimité à ce dernier. Pour riposter contre les Vietnamiens qui viennent en aide à la gauche cambodgienne, les américains pilonnent le Cambodge. Pourtant les Américains sont piégés en Indochine mais n’abandonnent pas et ne reculeront devant aucun moyen pour gagner. Les chefs de la gauche indochinoise l’ont compris en décidant de coordonner leurs diverses luttes nationales.

Le 10 Mai devra être une journée d’action unitaire et de masse, représentatif de larges courants populaires car les combattants du Vietnam ou en Indochine ont besoin de l’appui des forces populaires du monde pour isoler l’agresseur et accroître ses contradictions. La situation au Vietnam, au Cambodge et au Laos est à la fois de plus en plus grave et de plus en plus claire. L’extension du conflit au Cambodge et au Laos marquent une nouvelle étape dans le développement de la lutte, caractérisée par l’effondrement des compromis neutralistes, l’approfondissement des contradictions, la polarisation des forces, y compris aux Etats-Unis où la guerre mine les structures internes et où les forces d’opposition radicale se développent. Le PSU profitera de cette journée d’action pour aller plus loin dans les explications politiques et montrer le caractère global de la lutte contre l’impérialisme américain et le caractère révolutionnaire de la guerre pour le socialisme dans un Vietnam réunifié.

Jean-Marie Vincent analyse les luttes étudiantes et tente de dégager des perspectives d’action. Il déclare que pour ne pas tomber dans l’impasse de l’isolement, au-delà de l’affrontement avec la politique du pouvoir, il faut un programme politique qui doit être un programme de lutte intransigeant sur le plan stratégique, mais extrêmement souple dans ses applications tactiques. Il doit tenir compte de l’insertion des luttes étudiantes dans la lutte des classes globale.