Mots-clés : Indépendance, Vietnam
17 Mai 1972 • Romain Saint-Servan
De la guerre à la négociation est-ce possible ? La grande erreur des stratèges américains est d’avoir mésestimé la riposte vietnamienne à la politique américaine de « vietnamisation ». Ce qui frappe dans cette offensive, c’est son aspect méthodique et économes en vies humaines. Elle consiste à couper à l’ennemi ses principaux axes de communication. La tactique utilisée par les patriotes vietnamiens sont menées en combinant l’artillerie et les blindés en évitant les assauts humainement coûteux : contournement et encerclement sont les deux axes de la tactique afin d’user le moral de l’adversaire. Un mois après le début de l’offensive, le général Giap et ses troupes contrôlent toutes les hauteurs du Sud-Vietnam et gardent l’initiative de la majeure partie des opérations. D’ores et déjà de grandes leçons sont à tirer de cette offensive sur le plan militaire, humain et politique. C’est pour la réunification de leur nation que les vietnamiens se battent et ils entendent être maître de leur avenir. C’est la fin de la balkanisation du monde au profit de grandes unités nationales. Un mois plus tard, Romain Saint-Servan fait le bilan de l’offensive tragique.
Mots-clés : Mouvements sociaux
Mai 1972
Le récit d’une mobilisation ouvrière dans une usine de fabrication de verre à Evian-Cachat d’avril à octobre 1971. Le conflit a démarré sur des problèmes dans l’entreprise (cadences, conditions de travail, garantie de l’emploi), les travailleurs ont contesté le pouvoir patronal et l’organisation capitaliste du travail. Leur victoire est celle du contrôle ouvrier. Le PSU continuellement présent dans la lutte a pris l’initiative d’une assemblée ouvriers-paysans le 3 Octobre 1971 pour tirer les conclusions politiques de la lutte et prolonger la victoire des ouvriers et paysans qui ont participé au mouvement de solidarité. La question du contrôle ouvrier et de l’autogestion a été posée concrètement. Le PSU conclut que c’est à travers la lutte et les leçons qu’en tirent les travailleurs que doit se définir un projet socialiste né de l’expérience commune.
4 Mai 1972 • Jean-Claude Vaillant
Le développement du mouvement anti-guerre aux Etats Unis est un des secteurs privilégiés où se forge le rassemblement de militants révolutionnaires en rupture avec le jeu des politiciens républicains ou démocrates. La force principale du mouvement est constituée par le NPAC (National Peace Action), coalition nationale d’action pour la paix. Elle vient d’organiser les manifestations de New-York et de Los Angeles qui ont regroupé le 22 avril 1972 plusieurs milliers de participants. Le mot d’ordre était « Out Now » (dehors tout de suite). En animant un réel mouvement de masse aux objectifs politiques, les révolutionnaires américains se donnent les moyens de contribuer à empêcher la récupération des forces principales du mouvement par les politiciens. Aujourd’hui, c’est sur la solidarité avec le Front révolutionnaire indochinois que doit construire le regroupement des révolutionnaires du monde entier.
Mots-clés : Mouvements Etudiants
Mai 1972 • Philippe Nazaire
Philippe Nazaire analyse les composantes des mouvements de Mai au regard de l’organisation de la société capitaliste en pleine évolution. Il explicite comment le développement des forces productives et les innovations technologiques ont opéré depuis quelques vingt ans une profonde mutation du capitalisme qui se manifeste essentiellement par l’impérialisme monétaire, militaire et culturel du Capital. Il explicite par ailleurs la place grandissante des « couches moyennes » qui ont participé aux mouvements revendicatifs de Mai. Enfin il analyse les contradictions de l’autogestion et de la participation qui restent pour lui des attitudes technocratiques sans lien avec les aspirations révolutionnaires. (Texte extrait du journal ronéotypé strasbourgeois « Gros Sel »)