La santé est bien malade

Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique

29 Juin - 5 Juillet 1974

A l’hôpital psychiatrique du « Bon Sauveur » la santé est bien malade et surtout la grève du personnel de nuit paralyse l’activité. Autrefois cette institution était dirigée par des religieuses qui faisaient surtout la charité, aujourd’hui le personnel civil revendique une autre façon de soigner et des meilleurs conditions de travail. La modernisation de l’équipement s’impose comme la réduction du temps de travail (un travailleur de nuit ne bénéficie que d’un week-end sur cinq de repos). Direction, DDASS et Ministère refusent toute négociation tant que les grévistes n’assureront pas le service minimum. Le personnel n’est pas soutenu par les médecins et les services hospitaliers qui dénoncent « l’abandon des malades » Alibi, déontologie et ambiguité car « soigner les malades » ne peut être synonyme de « tout faire ». A l’hôpital psychiatrique de Ste Marie de l’Assomption, l’occupation des locaux se prolonge depuis 6 semaines. Les grèves dans ce secteur confirment le malaise social général dénoncé par les militants politiques et syndicaux.

Redonner sa force au socialisme

Mots-clés : Élections présidentielles, stratégie politique

22 Juin 1974 • Robert Chapuis

Après la demie victoire de la gauche aux élections présidentielles, Robert Chapuis explique qu’il faut redonner au socialisme sa force et poursuivre l’effort de rassemblement fait par le PSU au cours de la campagne électorale. Il ne faut pas que les milliers d’électeurs qui ont mis leur espoir dans la gauche se sentent abandonnés. C’est pourquoi il redit combien il est important de pouvoir, au sein de l’unité, donner toute sa force politique au socialisme autogestionnaire dont il est question dans tous les débats aujourd’hui. Il rappelle qu’il n’est pas question que le PSU se fonde dans le Parti Socialiste. Pour lui, il faut, que les organisations actuelles manifestent leur volonté de victoire et leur sens de la responsabilité en se dépassant elle-même au sein d’une grande force socialiste qui s’engagera dans la lutte concrète pour le socialisme et l’autogestion pour l’avènement d’une société socialiste.

La 72ème victime d’Usinor-Dunkerque

Mots-clés : Économie, Emploi, Mouvements sociaux

22- 28 Juin 1974 • Section PSU d'Usinor-Dunkerque

Couverture TS N°624La 72ème victime d’Usinor-Dunkerque fait naître la colère. Dimanche 2 juin 1974, Jean-Claude Delalleau meurt carbonisé sur le haut-fourneau n°4 d’Usinor-Dunkerque. Cinq autres travailleurs sont brûlés. Les 400 hauts-fournistes de Dunkerque décident de ne plus travailler tant que les conditions de sécurité ne seront pas respectées. Les actionnaires d’Usinor, eux, ont le sourire. La production a augmenté de 19,7% en 1973 et le revenu net de chaque action est passée à 9,45 F. On compte 72 accidents mortels depuis 1962, et des centaines de mutilés qui finiront leur carrière comme gardiens dans les vestiaires. Les ouvriers d’Usinor sont en lutte pour leur vie mais la mobilisation est difficile car les 11 000 travailleurs sont dispersés dans les mines, le Calaisis, la Flandre agricole. Outre de meilleures conditions de sécurité, les ouvriers réclament une augmentation des effectifs et une augmentation des salaires. Les militants PSU pensent que cette lutte doit être popularisée parmi les autres usines du trust, de la région Nord et que la mobilisation doit s’étendre aux femmes des ouvriers car elles sont directement concernées.

Entretien de Michel Rocard par Il Manifesto

Mots-clés : Élections présidentielles, stratégie politique

22 Juin 1974 • Interview de Michel Rocard

Michel Rocard, lors de son entretien avec le journal italien Il Manifesto  analyse le résultat des élections présidentielles et définit la stratégie du PSU devant une droite victorieuse mais avec peu de marges de manoeuvre pour s’imposer face à une gauche très présente. Michel Rocard précise que l’inflation et l’augmentation des matières premières auront des répercussions sociologiques, économiques et politiques. Pour lui, le capitalisme est arrivé aujourd’hui à un seuil où il doit développer de nouveaux mécanismes de régulation et d’intégration. Cette phase historique offre une chance aux forces qui, au sein du mouvement ouvrier européen, se battent sur les thèmes de l’alternative socialiste. Elles n’ont pas le droit de la laisser passer. La perspective autogestionnaire et la stratégie de contrôle ouvrier et populaire doivent devenir assez rapidement des points d’appui. L’autogestion, déjà expérimentée, est un des systèmes alternatifs pour redonner un contenu au socialisme. Cela voudra dire en effet la naissance d’un parti socialiste à forte base populaire dotée d’un projet de société et d’une stratégie d’articulation entre luttes sociales et luttes politiques.

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