Mots-clés : Économie, Emploi
1er Novembre 1974 • E.Charles
Début Octobre le patronat, au cours de ses Assises, a analysé la crise économique et a tenté d’élaborer une stratégie pour la gérer au mieux de ses intérêts. Le changement de la situation économique a été brutal après une année de larges profits en 1973. La récession mondiale a compromis la stratégie de production et de profit et a créé de larges disparités selon les secteurs, tant sont contradictoires les intérêts en jeu. Cette diversité de situations et de stratégies patronales doivent être prises en compte dans les mots d’ordre lors de conflits sociaux. Il est difficile de se contenter de slogans pour défendre le pouvoir d’achat quand une entreprise licencie massivement. La logique du patronat est avant tout d’accroître la capacité de production et donc d’investir pour financer les nouveaux équipements nécessaires à la production. Il lui faut donc de larges profits, des crédits importants et bon marché et parfois même des aides de l’Etat. Dans cette optique, le patronat s’oppose à toute réglementation sur le droit de licenciement et préfère maintenir une réserve de chômeurs disponible selon les besoins. Le patronat ne veut, malgré tout, pas d’intervention dirigiste de l’Etat et se méfie de l’idéologie de la croissance ralentie.
Mots-clés : Politique Économique, stratégie politique, Tiers-monde
12-13 Octobre 1974 • Gilbert Hercet, Christian Guerche, René Dumont
« Les avantages de la nébuleuse »
Les Assises du Socialisme se sont tenues le Samedi 12 et le Dimanche 13 Octobre 1974 dans les salons de l’Hôtel PLM Saint Jacques à Paris. Il n’y a eu aucune remise en cause des structures du parti ni de sa stratégie. Le PS signifiera désormais « Parti des socialistes » dans lequel le rôle du leader est fondamental. « Parti, autogestion et pouvoir » sont les thèmes de ces Assises. Le ciment idéologique du parti, c’est théoriquement l’autogestion dont il fut beaucoup question. Le thème du pouvoir proche est un autre leitmotiv des Assises. Le problème principal c’est aussi la diversité, voire les contradictions entre les parties prenantes. Certains militants du courant majoritaire du PSU ont malgré tout participé à titre individuel aux Assises et à ses carrefours. Ils tenaient (et avec eux beaucoup de camarades de la 3e composante) un langage bien différent de celui des militants du PS à ces divers carrefours et forums. Ainsi la véritable nature organisationnelle leur est apparue clairement et les comptes-rendus qu’ils feront à leur retour seront sans doute utiles pour une prise de conscience collective des intentions du PS au-dela de la nébuleuse des discours.
Mots-clés : Politique Économique
12 octobre 1974 • Denis Clerc
« De Nairobi à Champs-sur-Marne »
Les problèmes monétaires internationaux intéressent souvent peu de monde. Or ces questions sont des terrains de lutte et de contrôle auxquelles il est temps de s’intéresser car on ne peut pas laisser les spécialistes décider. Après une explication simple des mécanismes de la parité du dollar et de l’étalon-or, l’auteur montre que la crise monétaire internationale est la traduction de difficultés et des contradictions qui secouent le monde capitaliste. Car la monnaie fait partie intégrante d’un système social qu’elle reflète. La spéculation engendre aujourd’hui d’énormes profits, ce qui accroît d’autant le chaos monétaire. Il s’agit là d’une perversion du capitalisme qui est des plus dangereuse pour le système car elle menace l’investissement et la production.
Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique
28 septembre - 12 Octobre 1974 • Ph. Marielle
Les travailleurs de Titan-Coder veulent vivre et maintenir leur emploi. Ils se préparent à une lutte longue et difficile. Le 16 septembre encore, ils travaillaient quand la radio leur a appris brusquement que le tribunal de commerce mettait le groupe Titan-Coder en liquidation et se préparait à licencier les 2 700 travailleurs des quatre usines : Maubeuge, Villefranche et Marseille. Ils ont décidé à 82% du personnel une occupation combative, avec le souci constant de ne pas se laisser oublier et isoler : c’est ainsi que, dès la première semaine de grève, les Titan de Marseille ont organisé des actions fortes en ville, et dans les entreprises de la région. Après trois semaines d’occupation, l’affaire est toujours au point mort. Syndicats, partis de gauche, élus de la région, etc., demandent que la Régie Renault — avec la Saviem et en liaison peut-être avec Berliet — reprenne en charge ce secteur, avec une subvention de l’Etat. Sinon, c’est la vente totale de cette activité aux fabricants américains qui règnent déjà sur plus de la moitié du marché. Les ouvriers de Titan-Coder s’organisent en préparant des campagnes de popularisation de leur lutte et mobilisent leur branche professionnelle au plan régional et national en liaison avec d’autres professions.