Le dossier des 35 heures

Mots-clés : Politique Économique, stratégie syndicale, Temps de travail

Juillet-Août 1979 • Michel Mousel, Claude Hauser, Jean-Yves Sparfel, Nicolas Géro, Pierre Belleville

Le dossier des 35 heures ou réduction du temps de travail est ouvert par les travailleurs, les syndicats et le patronat dans l’ensemble de l’Europe. Dans l’hexagone, la réduction du temps de travail est à l’ordre du jour d’une grand négociation entre le C.N.P.F et les organisations syndicales. La dernière rencontre du 18 juin s’est soldée par un blocage car les points de vue étaient diamétralement opposés. Michel Mousel, montre pourquoi le patronat propose d’assouplir la législation des 40 heures pour remplacer la notion d’horaire légal hebdomadaire par celle d’un horaire annuel, permettant plus de souplesse à l’entreprise selon les variations saisonnières de la conjoncture. La réduction du temps de travail avec maintien du salaire permettrait un renforcement des créations d’emplois selon les syndicats qui s’opposent au patronat, en particulier sur la remise en cause des avantages acquis. Jean-Yves Sparfel propose de nouvelles pratiques syndicales mieux adaptées à la réalité du terrain, Nicolas Géro ouvre le débat en prenant l’exemple allemand, enfin Pierre Belleville s’entretient avec José Sanchez et fait une analyse plus globale du travail salarié.

Croissance et crise : le fordisme sur la sellette

Mots-clés : Chômage, Économie politique, Politique industrielle

Juin 1979 • André Granou, Yves Barou, Bernard Billaudot

« Croissance et crise » est le dernier ouvrage qu’André Granou, Yves Barou et Bernard Billaudot viennent de publier chez Maspero. Il explicite et critique les théories économiques qui ont conduit la gauche à toujours être en retard d’une crise. Ce livre restitue dans l’histoire du capitalisme, ses phases de croissance et de crise, les différentes stratégies qui se sont succédées dans les deux grandes familles du mouvement ouvrier. Réflexion sur un demi-siècle d’histoire du capitalisme, de débat et d’échec de la gauche, ce livre propose une conception d’ensemble de cette période : l’émergence, la maturité et la première crise d’un nouveau rapport salarial, « le fordisme ». Comment alors répondre de façon novatrice à la crise, si ce n’est en résistant pour sauvegarder les avancées sociales et en allant de l’avant pour permettre les transformations nécessaires à une issue socialiste à la crise et imposer celles-ci comme perspective des luttes revendicatives.

Immigrés : le coup de balai (Loi Bonnet)

Mots-clés : Étrangers, Répression, Travail

Juin 1979 • Denis Clerc, Yvan Craipeau, Gabriel Granier, Camille Lefebvre, José Sanchez

Les immigrés sont les boucs émissaires en période de crise, ils sont de trop et s’ils ont contribué à développer économiquement la France, aujourd’hui, ils sont priés de repartir. La loi Bonnet, du nom du Ministre de l’Intérieur (1977-1981) modifie l’ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux conditions d’entrée et de séjour en France des étrangers. Cette loi relative à la prévention de l’immigration clandestine passe devant l’Assemblée nationale en première lecture le 29 mai 1979. Elle rend plus strictes les conditions d’entrée sur le territoire et fait de l’entrée ou du séjour irréguliers un motif d’expulsion au même titre que la menace pour l’ordre public. La loi prévoit également la reconduite de l’étranger expulsé à la frontière et sa détention dans un établissement s’il n’est pas en mesure de quitter immédiatement le territoire. Il s’agit ici de la première apparition de la rétention administrative. Elle soulève de vives contestations de la part des intellectuels, des syndicats, du M.R.A.P. C’est sans doute l’une des lois la plus dure contre les travailleurs étrangers en France. C’est aussi une opération qui vise des étudiants et des réfugiés politiques.

Le prix du nucléaire

Mots-clés : autogestion, Politique énergétique

Juin 1979 • Michel Mousel, Denis Chamonin

Couverture TS mensuel, N°4 Juin 1979Le prix du nucléaire est plus cher que le prix du pétrole. Michel Mousel, s’appuyant sur les études de Jean-Pierre Angelier présentées lors des rencontres des 12 et 13 mai 1979 et organisées par la Convergence de l’autogestion, explique pourquoi le nucléaire coûte cher. Les dépenses pour le choix du nucléaire doivent prendre en compte les frais liés au stockage, au transport et au retraitement. Les coûts du nucléaire sont 3,3 fois plus coûteux pour l’industrie et 2,7 fois plus coûteux pour l’usage domestique que les coûts de l’électricité. Au nom de l’indépendance nationale, de la création hypothétique d’emplois, le choix du nucléaire s’impose aux gouvernements de la cinquième République,  sans réelle analyse ni volonté de trouver autre chose. Aucune recherche n’aboutit sur les énergies nouvelles alors qu’elles pourraient résoudre tant les questions de reconversion industrielle que celles relatives aux inégalités sociales.

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