Stratégie du pouvoir et réponse ouvrière

Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique Économique, stratégie syndicale

8 Novembre 1974 • Victor Fay

Face à la stratégie du pouvoir pour faire face à la crise qui s’aggrave touchant non seulement la production mais très bientôt les services et la distribution, le secteur privé comme le secteur public ou nationalisé, la réponse ouvrière est difficile. Le pouvoir endort les travailleurs soit en leur proposant des augmentations de salaire, soit en leur promettant la titularisation des nombreux travailleurs en situation précaire. Le pouvoir organise la division entre travailleurs, usagers et chômeurs. La lutte aujourd’hui est avant tout celle de la défense de l’emploi. Il faut conjuguer les actions offensives en vue de la restructuration de certaines branches économiques et de la réorientation de certaines productions avec les actions défensives pour le maintien de l’emploi et pour la protection des chômeurs. Il faut adapter les moyens de lutte et faire face au pouvoir dans un pacte d’unité d’action. C’est au travers de ce pacte que les militants du courant révolutionnaire feront avancer, au sein du mouvement ouvrier global, l’idée du contrôle et de l’autogestion. La crise, avec toutes ses conséquences, permettra à la longue de faire progresser cette conception de la lutte pour le socialisme.

E.G.F : une action unitaire ?

Mots-clés : Mouvements sociaux, stratégie syndicale

8 Novembre 1974

A E.G.F. la volonté d’action unitaire est réclamée par la base des travailleurs dont les salaires ne suivent pas les augmentations du coût de la vie et qui sont très sensibles aux dégradations de leur condition de travail. La situation revendicative à E.G.F. est marquée par la forte emprise de la CGT (environ 55 % aux élections de représentativité) et donc de sa ligne politique. La base souhaite pourtant un discours unitaire entre les deux syndicats : C.G.T. et C.F.D.T. Aux Assises de St Ouen, les quelques déclarations communes des syndicats ont été chaleureusement accueillies. De quelle façon les deux fédérations chercheront-elles à démarrer une véritable offensive et sur quelle plate-forme commune ? Des propositions d’actions devant permettre de gêner la direction sans s’aliéner les usagers ont été formulées : information sur les risques nucléaires, grève de la facturation, affichage syndical destiné aux usagers sur les véhicules de travail, opérations « portes ouvertes », blocage de l’informatique,…. Au-delà des récents débrayages, tout donne à penser qu’on reparlera encore d’E.G.F. au chapitre des conflits dans le secteur public nationalisé.

L’Écologie en marche

Mots-clés : Aménagement du territoire, Nucléaire, Politique Économique

8 Novembre 1974 • Interview de Brice Lalonde par Jacques Thibault

L’écologie en marche, un entretien avec Brice Lalonde, qui permet de situer le mouvement écologique, relativement nouveau dans le contexte politique, économique et social. Pour lui, l’écologie, comme approche de la réalité, transcende le politique et l’économique. C’est un mode de raisonnement axé sur la perspective de la survie de l’espèce humaine. Le mouvement écologique est la résultante de trois composantes. En premier lieu les scientifiques prennent de plus en plus conscience de l’impact de leurs travaux sur les conditions de vie et les risques qu’ils pourraient faire courir à l’humanité. La deuxième composante du mouvement écologique, ce sont les gens qui se mobilisent sur le cadre de vie. Le troisième courant est formé par les révolutionnaires qui se réclament de mai 68. Ils sont concentrés dans les grandes villes et forment les bataillons de choc de l’écologie. Leur engagement écologique va de paire avec une conscience régionaliste et ils sont d’idéologie libertaire. Brice Lalonde pense qu’il est urgent de politiser l’écologie mais aussi « d’écologiser » la politique.

Grève aux P.T.T., tous les travailleurs sont concernés

Mots-clés : Emploi, Mouvements sociaux, Politique Économique

1-8 Novembre 1974 • Yves Sparfel, Jean Martin

Couverture TSN°635,Novembre 1974Après l’O.R.T.F., c’est le tour des P.T.T. et de Télécom : démantèlement, privatisation, remise en cause du statut. Il faut dire que depuis longtemps la pieuvre capitaliste s’intéresse aux P.T.T. : participation des banques aux investissements du téléphone et création de compagnies privées de développement, embauche de contractuels et présence de 100 000 auxiliaires dans les P.T.T., installation du contrôle de gestion pour rendre rentables les P.T.T. , pénurie d’effectifs qui empêche le service public de fonctionner correctement, jetant ainsi le discrédit sur ce secteur. Après la grève, les propositions du Ministre ont été rejetées car ce n’est pas en cédant des miettes que le mouvement pouvait être désamorcé. La grève des P.T.T est relayée par la lutte des cheminots, des électriciens et gaziers, il est le point névralgique de la combativité ouvrière. Faire l’unité dans les P.T.T et la fonction publique, maintenir l’action, la renforcer en organisant des rencontres entre les différents secteurs menacés, organiser des meetings communs est l’épreuve de force engagée contre le pouvoir. C’est une lutte qu’il faut gagner sous peine de décourager tous les travailleurs.

1 2 3 4 5 13