11 au 17 Novembre 1976 • André Joxe
La gauche et plus exactement le PS depuis le comité directeur du PS du 7 novembre 1976 renonce à refuser l’armement nucléaire, alors que c’était inscrit dans le programme du PS et dans le Programme commun. En renonçant à attaquer le principe même de l’armement nucléaire français, le Parti socialiste opère une conversion politique. Le PSU seule force de gauche à maintenir son opposition au choix nucléaire risquerait d’être isolé et considéré comme utopique s’il n’avait pas au-delà, une réflexion différente sur la nécessité d’impulser une nouvelle stratégie de mobilisation et de dissuasion populaire capable de faire face aux véritables menaces qui pourraient survenir. Il y a un débat important à mener sur les stratégies militaires néoclassiques. C’est sur ce niveau stratégique que porte aujourd’hui l’effort principal de contrôle de l’empire américain sur les systèmes militaires des pays où la transition socialiste est à l’ordre du jour.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Répression, Socialisme autogestionnaire
Le programme nucléaire français fait l’objet d’un procès pour quinze opposants au titre de la loi anti-casseurs. Ce procès est la suite de deux actions menées par les agriculteurs et les antinucléaires de Braud-St-Louis contre les agissements d’EDF. Le 10 Avril 1975, EDF implante illégalement un pylône météorologique alors que le permis de construire n’est pas délivré. Le 11 Mai 1975 les antinucléaires occupent un terrain que devait utiliser EDF. Les opposants au projet de construction de la centrale dénoncent l’attitude de la SAFER qui gèle les terres et les propose à l’exploitation d’EDF niant par là-même tous les efforts de diversification de l’agriculture dans la région et participant à la désertification organisée de la région. La suppression de l’outil de travail et l’absence de contrôle sur les moyens de production vont entrainer une immigration des petits et moyens agriculteurs endettés et sans moyens de lutte contre EDF. C’est en ce sens que les inculpés plaideront non coupables et en état de légitime défense face à EDF et aux pouvoirs publics. Il sera l’occasion pour le PSU d’intensifier les campagnes d’information sur le programme nucléaire et d’élargir les bases du mouvement.
Mots-clés : Aménagement du territoire, Mouvements sociaux, Politique énergétique, Socialisme autogestionnaire
30 septembre au 10 octobre 1976 • J-F. Thoraval
Radioactifs demain est un slogan qui met l’accent sur les dangers de l’industrie nucléaire face aux déclarations fallacieuses d’EDF et aux choix du gouvernement. La mobilisation contre le nucléaire a acquis ces derniers mois un poids politique considérable tant en Grande-Bretagne qu’en Suède, en Allemagne ou aux USA. En France la mobilisation en Basse-Normandie, avec le Comité régional d’information et de lutte antinucléaire (CRIN), à Braud-St-Louis, à Grenoble se renforce en lien avec les organisations syndicales. Les manifestants réclament la suspension des travaux du surgénérateur, la diffusion officielle des avis des différentes parties prenantes et la publication du plan ORSEC-Radiations. Le PSU est présent dans toutes les manifestations antinucléaires régionales et dénonce la militarisation de la société impliquée par le nucléaire et réclame l’information du public. La construction de l’unité populaire sur le nucléaire doit permettre de développer les objectifs anticapitalistes, d’articuler la critique du choix nucléaire avec le choix du gaspillage et de faire valoir une autre politique énergétique et un autre choix de société.
Mots-clés : Politique Économique, Socialisme
23 septembre 1976 • Pierre Naville
Il apparaît intéressant de porter la réflexion sur l’autogestion dans le secteur public car c’est là que se présenteront les plus grandes difficultés mais aussi les meilleures chances de succès. C’est dans ce secteur que l’on peut envisager sans attendre des mesures de contrôle et d’autogestion. Le secteur public échappe dans une large mesure au critère de rentabilité capitaliste traditionnel et il semble très possible d’y étudier la mise en place pratique de l’autogestion ou transfert de la responsabilité du haut vers le bas. A EDF ou au P et T, il faut étudier le projet d’autogestion et introduire au cours des actions sur les salaires, le temps et les conditions de travail, une réflexion sur les modalités nécessaire de liaison avec la population. Il serait aussi nécessaire que les travailleurs de ces entreprises nationalisées puissent se rendre compte par eux-mêmes des expériences autogestionnaires concrètes en Yougoslavie. Au-delà des problèmes soulevés par le mouvement socialiste pour l’autogestion posés par les participants aux Etats Généraux pour l’Autogestion, il est temps de tenter des analyses et des actions concrètes.