La campagne antinucléaire de l’été

Mots-clés : Mouvements sociaux, Politique énergétique, Répression

12-19 juillet 1975 • Jacques Thibault,

Couverture TS N°665, 12 au 19 Juillet 1975

L’été a été marqué par la campagne antinucléaire dans toute la France. L’attentat de Fessenheim s’il est condamné par tous les militants, il souligne, néanmoins, le danger de ces centrales qui deviennent des bombes potentielles. La surveillance des sites nucléaires va entraîner une société policière et ce d’autant plus dans une société qui impose des tensions de plus en plus grandes à l’ensemble de la population. Il n’y a pas eu de vacances pour les préfets car tous les sites où il y aura des centrales nucléaires ont été des lieux de manifestations, de fêtes ou de colloques. Des rassemblements ont eu lieu à La Palme, sur le site de Plogoff, à Bourogne, à Braud et Saint Louis. Des campings gratuits et festifs on été organisés par les comités antinucléaires locaux et les sections PSU. Les agriculteurs se sont opposés aux CRS. Partout l’information a été donnée sur les dangers de la politique énergétique décidée par le gouvernement. Les agents de la Direction des études et de la Recherche d’EDF exige qu’un effort de recherche sur d’autres énergies soit fait.

La convention du PS, la greffe autogestionnaire

Mots-clés : Socialisme autogestionnaire, stratégie politique

28 Juin au 5 Juillet 1975 • Gilbert Hercet

La Convention nationale du PS sur l’autogestion a présenté un texte constitué de 15 thèses sur l’autogestion, adopté à l’unanimité par le bureau exécutif du Parti (CERES compris). L’aspect nouveau et peut-être porteur d’avenir, de cette Convention du PS est que pour la première fois, un véritable débat politique a eu lieu. La stratégie autogestionnaire déplait aux Conventionnels et Poperenistes et tous les militants présents n’en n’ont pas forcément saisi les implications à venir. Néanmoins le ralliement autour de l’autogestion a eu lieu comme un moyen de s’affirmer différent du PC et comme une façon de sortir de l’étiquette « social-démocrate ». La Convention a permis de poser de nouvelles questions, la plus importante est celle qui lie militantisme et doctrine. A cet égard, les jalons posés à cette Convention sont un premier rapprochement entre les « deux gauches » du parti.

Les dix ans de pouvoir de Boumediène

Mots-clés : Algérie, Socialisme, stratégie politique

28 Juin 1975 • François Dalbert

Après dix ans de pouvoir de Boumediène, treize années après la déclaration d’indépendance (proclamée le 5 juillet 1962), et dix ans après le renversement de Ben Bella  (le 19 juin 1965), on peut s’interroger sur l’orientation politique et économique du gouvernement algérien. Il est, par ailleurs, toujours difficile, dans l’extrême-gauche française —, et tout spécialement au PSU — de porter un jugement serein sur l’Algérie… D’abord parce que l’Algérie, à travers sa longue et douloureuse lutte de libération nationale, c’est un peu « l’accoucheuse » du PSU. Et surtout parce que nombreuses sont les questions non résolues. L’article ci-dessous est une première opinion dans cet important débat. L’Algérie se caractérise avant tout par ses contradictions mais aussi par l’improvisation et un grand volontarisme dans les orientations économiques et politiques et dans les enjeux proclamés. L’année 1975, sera pour l’Algérie l’année du grand tournant socialiste ou celle de la consolidation d’un socialisme d’État qui pourrait virer au capitalisme. C’est aussi la prolongation des luttes pour l’expulsion hors de la Méditerranée des puissances étrangères.

Crise, rafistoler pour durer

Mots-clés : Emploi, Politique Économique

7-14 Juin 1975 • Michel Etienne, Jean Verger

L’aggravation de la crise économique et sociale est très nette et les mesures gouvernementales proposées ne réduiront pas le chômage. Le gouvernement Chirac propose de réduire la durée du travail par l’abaissement de l’âge de la retraite et par la diminution du temps de travail et favorise l’extension du travail partiel. Enfin il diminue les offres d’emploi en allongeant la scolarité ou la formation des jeunes à la recherche d’un premier emploi. Ces palliatifs ne visent qu’à réduire la demande d’emploi mais ne résolvent pas le problème du chômage. Le gouvernement n’agit pas au niveau des causes mais à celui de ses effets. Il voudrait lutter contre l’inflation mais ne se pose pas la question d’investir pour développer de nouvelles industries. Les mesures de Fourcade, Ministre de l’Economie et des Finances, vont accroître les difficultés de la petite entreprise et hâter la concentration des secteurs d’activité que le capitalisme français veut privilégier pour sortir de la crise. Trois ouvrages sur l’analyse de la crise par Jacques Attali, Michel Bosquet et une oeuvre conjointe  de Samir Amin, A.Faire, Mahamoud Hussein et Gustave Massiah, sont présentés dans l’article de Tribune Socialiste.

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