Mots-clés : Mouvements sociaux, Répression
16-22 juin 1977 • Léo Goldberg
La Pologne est-elle au bord de la crise politique ? Le climat social n’est pas sans rappeler celui de la Tchécoslovaquie avant le printemps de Prague. L’assassinat d’un militant du KOR (comité de défense des ouvriers) a été le déclencheur. Les manifestations se succèdent à Cracovie en ville et dans les universités et à Varsovie même. La répression est forte. La conjonction du mécontentement ouvrier et de la dissidence étudiantes avec l’appui de l’Eglise, crée une situation explosive, particulièrement redoutable pour le pouvoir qui se trouve complètement isolé. C’est pourquoi la tendance « dure » du parti au pouvoir pourrait être tentée de prendre la direction et de remplacer Gierek. La crise polonaise ne fait que commencer.
Mots-clés : marxisme, Philosophie
16-22 juin 1977 • Jean Bars
« La nouvelle philosophie » est un courant philosophique apparu au milieu des années 1970 et représenté par des auteurs issus pour la plupart de la gauche radicale française engagés dans la critique du totalitarisme (André Glucksmann, Bernard-Henry Lévy….). Si divers soient-ils ces nouveaux philosophes ont en commun d’être de la génération de Mai 1968 et en ont gardé l’esprit. Ces jeunes philosophes se révoltent aujourd’hui contre un pouvoir de gauche. Ils ont cependant tendance à schématiser et à raccourcir les théories matérialistes de la philosophie marxiste. Leurs pensées pourraient vite aboutir au au pessimisme voire au nihilisme. Il semble cependant qu’il serait imprudent de traiter la nouvelle philosophie uniquement par le mépris compte tenu des conséquences politiques que ces théories pourraient entraîner s’il n’y a pas de discussions.
Mots-clés : Congrès, marxisme, Parti Communiste, Pouvoir populaire
16-22 Juin 1977 • François Turquan
Althusser vient de publier une brochure intitulée 22ème congrès. Celle-ci rassemble les remarques exposées au Cercle de l’Union des étudiants communistes de la Sorbonne, autour de l’abandon de la dictature du prolétariat lors du dernier congrès du PCF. Cependant, au cours de la lecture de ces remarques, on note qu’Althusser envisage de façon plus large les problèmes posés par l’évolution stratégique du PCF. Sa réflexion est critique et apparait essentiellement comme une confrontation entre la stratégie du PCF et l’orthodoxie marxiste-leniniste telle que la conçoit Althusser. Il semble qu’Althusser n’est pas prêt à rompre définitivement avec l’héritage doctrinal du stalinisme, même s’il en rejette les pratiques. Le regard critique que jette Althusser sur son parti, la liberté de discussion qu’il réclame ne sont pas négligeables et sont signes d’une évolution. Mais les limites de sa critique et sa conception du rôle de l’Etat montrent que les communistes français ne sont pas encore tout à fait sortis de la longue nuit du stalinisme.
Mots-clés : Elections européennes, Parti Communiste, stratégie politique
2-8 Juin 1977 • Alain Chataignier
Le PCF (Parti communiste français) et le PCI (Parti communiste italien) ont deux positions stratégiques et politiques différentes par rapport aux prochaines élections du Parlement européen au suffrage universel.
Le 17 avril dernier, Georges Marchais, vient de proposer à Giscard un accord sous condition. Il fait savoir qu’il accepterait le projet en échange de l’insertion dans la loi électorale d’un engagement contraignant les élus à ne pas dépasser le cadre du Traité de Rome. Ainsi il demande que les pouvoirs du Parlement européen soient respectueux de l’indépendance nationale.
Enrico Berlinguer, pour le PCI prône une attitude en accord avec sa stratégie de « compromis historique » à l’intérieur de l’Italie. Il souhaite la pleine indépendance nationale de l’Italie dans le cadre d’une Europe pacifique, démocratique et indépendante, dans la perspective d’un abandon progressif des blocs militaires opposés et leur suppression totale. En bref il souhaite une attitude positive vis-à-vis des institutions européennes en participant à son fonctionnement.
Il revient au PSU d’être clairement le seul parti d’opposition à l’Europe qui choisit de se battre pour l’Europe des travailleurs.